• Marie-Hélène ou la tendresse inachevée ...

    Nous avons en nos veines

    Le même fluide vital conjugué

    Toutes les deux nous avons porté le même nom

    Et nous avons été abandonnées par la même infidèle,

    La différence ... c'est que tu n'étais qu'un bébé ...

    Tout d'abord on m'a forcé de prendre sa place,

    J'étais arrivée dans cette famille

    Dix années avant toi

    C'était suffisant visiblement

    Pour me faire déposer mes poupées ...

    Et l'insouciance déjà malmenée de mon enfance

    Pour devenir une adulte en jupette ...

    Dix autres années durant,

    Le piège de la maman de substitutionSe refermera sur moi ...

    une autre petite fille viendra au monde,

    Sans savoir le secret de sa conception ...

    Au cours de ces années, je me suis oubliée

    Vous êtes devenues mon refuge.

    J'ai appris la frustration et l'injustice ...

    La colère et l'envie de fuir ...

    Mais avant tout ... je vous ai aimé ...

    Aimé au-dela de ce que vous imaginez ...

    Tu avais ce regard si bleu

    De la profondeur d'un abîme ...

    Suis je la seule à avoir compris que très tôt ...

    Tu savais ...

    Tu savais qu'elle était partie sans nous,

    Mais surtout sans toi ... alors que tu ne marchais pas encore ...

    Plus tard je comprendrais pourquoi tu voulais m'éliminer

    Pour qu'enfin ... tu sois choisie ...

    Lorsque je suis partie vivre dans tous ces pays ...

    Tu me manquais tellement ...

    Je t'écrivais sans cesse ...

    Un jour mon compagnon de mari, a qui je réclamais

    S'il y avait du courrier pour moi, me répondit excédé ...

    Eve, tu me fais mal au coeur, tu écris, tu lui écris ...

    ... et elle ne répond jamais,

    Tu devrais cesser l'écriture pour voir si elle comprend

    Que la tendresse n'est pas à sens unique ... 

    C'était il y a plus de dix ans ...

    J'ai cessé d'attendre ses lettres

    Qui ne sont jamais venues ...

    Elle était ma soeur, ma fille ... mon amie ...

     

    Eve mai 2014

     

     


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  •  

    Mater dolorosa

     

    En septembre tu es arrivé dans ma vie,

    En m'apprenant le verbe souffrir

    Au sens physique du terme.

    Tu frappais très fort à la porte,

    Et quand enfin nous avons réussi

    A reprendre nos libertés

    J'ai découvert époustouflée

    Un petit lutin magnifique

    Qui poussait son premier cri

    Dans un orage formidable !

    Un déferlement de bonheur

    Jamais égalé, m'est tombé dessus

    Comme une fièvre incroyable ...

    Une joie pareille,

    On ne la vit que rarement,


    Elle vous submerge

    Tant

    Qu'on n'oublie jamais.

    Le bonheur est pudique,

    Difficile à écrire, il dépasse les mots

    Il arrête le temps

    En retenant l'instant ...

    Tu sortais de mon corps

    Tu entrais dans ton premier jour.

    Je savais que tu n'étais pas à moi,

    J'étais chargé par le nature

    De t'accompagner sur les chemins de ton identité.

    Je voulais te tenir la main,

    Pour t'aider à savoir qui tu voulais être ...

    Ce fut une quête longue et ardue ...

    Johann m'ont appelé ... 

    Disait le faire-part,

    Un enfant désiré

    Est un cadeau de la vie.

    Johann, Yanouchka, Yanis,

    Mon enfant terrible,

    Pour tes dix huit ans 

    J'ai pris tes mains et j'ai dit :

    Je te rends à toi même

    Mon contrat est rempli ...

    Tu as choisi de le déchirer ...

    C'est ton droit ...

    Mais ce n'était pas le bon choix ...

    Je ne l'ai pas mérité ...

     

    Eve mai 2006

     

     


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  • Monsieur P. M.

    Lors d'une conversation à bâton rompu

    Avec mon fils au téléphone,

    Celui-ci me dit

    Qu'il souhaite nous inviter

    Avec l'un de ses amis

    Afin de nous le présenter ...

    "Il est très content de vous rencontrer,

    D'ailleurs il m'a dit : 

    ... je suis sûr que ta maman est très jolie,

    Et je lui ai répondu, bien sûr qu'elle est jolie ma maman !"

    ...

    Mon fils ne m'a pas vu tressaillir,

    Cette phrase de trop me révulsait ...

    Au jour dit, nous arrivons à l'heure,

    mon aîné vient à notre rencontre

    Sur la passerelle de sa péniche ...

    Je le vois me chercher du regard,

    Et je sens... pétrifiée ...

    Qu'il m'évalue ...

    Cétait il y a dix ans à peu près ...

    Ses beaux yeux verts que j'aime tant,

    Qui me soupèsent ...

    La blessure me brûle encore ...

    Monsieur P. M. je vous déteste

    D'avoir oser provoquer

    Un instant pareil !

    Monsieur P. M. je vous méprise,

    Je voudrai vous baffler

    D'avoir confondu une mère

    Avec un morceau de viande !!

    Auriez vous oser affirmer :

    ... je suis sûr que ton père est un beau gars ...?

    Un jour Monsieur P. M. 

    Je m'en suis fait le serment,

    Si je viens encore à vous rencontrer,

    Les yeux dans les yeux,

    Je vous dirai les mots ...

    Que je viens d'écrire !!

     

    Eve octobre 2011

     

    Monsieur P. M.


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  •  

    Comme dans un rêve .... le désert d'Atacama, qui possède le sol le plus aride du monde, est actuellement recouvert par une marée multicolore de fleurs.

    Ce poétique bouleversement est a été provoqué par des inondations peu habituelles .... lesquelles ont permis cette spectaculaire floraison d'une telle intensité ...

    Le désert en fleurs ...

     

    Le désert en fleurs ...

     

    Le désert en fleurs ...

     

    Le désert en fleurs ...

     

    Le désert en fleurs ...

     

    Le désert en fleurs ...

     

    Le désert en fleurs ...

     

    Le désert en fleurs ...

     

    Le désert en fleurs ...

     

    Le désert en fleurs ...


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  • LETTRE A MES AMOURS ...

    Il est fort probable

    Que je tire ma révérence

    Plus soudainement que prévu

    Oh pas de mélo,

    Mais l'on ne sait jamais

    Quand cesse le chemin ...

    Aussi mon héritage le plus subtil,

    C'est ce que j'écris

    Au fil de ces jours de solitude,

    Tous ces mots tracés

    Sont le miroirs de mon identité ...

    J'étais bien celle-là,

    Qui utilisait autant

    Les points de suspension ...

    Afin de vous offrir,

    Le temps de réfléchir ...

    Ceux qui m'aiment

    Assez fort pour chercher

    Qui j'étais en vérité,

    Je leurs laissent

    Ce fatras de paperasses

    Qui dira combien j'ai parlé dans le vide

    Afin de ne pas déranger 

    Vos vies si bien réglées ...

    Les jetterez-vous au feu,

    Comme j'ai brûlé toutes ces heures 

    A ne pas les vivre ...

    Ce serait me mettre au bûcher

    Comme vous avez osé le faire ...

    Avec mon papa ...

    Alors, là, je vais vous dire

    L'une de mes souffrances,

    Celle qui revenait sans cesse

    Comme un leitmotiv ...

    Je voulais juste ...

    Que l'on m'aime ...

    Et que de temps en temps ...

    Non, non, 

    Pas trop souvent,

    Mais, de temps à autre ...

    Qu'on me le dise ...

     

    Eve, mars 2014


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  • Voila deux textes que j'ai écrit au Libéria ... je n'y suis restée que huit mois pour des raisons de santé j'ai dû rentré en France ... mon mari y est encore ...

     

    Monrovia

     

    LIBERIA

     

    Le Libéria c'est le pays

    De ceux qui se sont libérés

    N'est-ce pas ...?

    Cependant je ne vois

    Dans tes rues,

    Monrovia,

    Que trop de gens

    Qui sont enchaînés au triste sort

    Des sans-le-sou !

    Les plus pauvres parmi les pauvres

    Et j'ai l'envie qu'un horizon

    Vienne déposer un espoir

    Sur une vie de dépossédés ...

    Je me sens sale d'être autant

    Dans la normalité de ceux

    Qui sont du bon côté ...

    Quelle honte d'être remercié

    Quand on offre simplement

    Du respect ...

    Quelle douleur lorsque je croise

    Le regard hautain, voire pire ...

    Indifférent ... des nantis ...

    O la colère pour le dédain

    Des arrivistes de tous poils !

    En Amérique,

    J'avais quelque peu oublié l'Afrique,

    Et de nouveau la-voilà

    Qui m'interpèle ...

    Au pays des soi-disant ... libérés ...

     

    Eve février 2014

     

    Monrovia

    Nous sommes arrivés de nuit

    Fébriles à l'idée de découvrir

    Notre nouvelle terre d'exil ...

    La pauvreté de cette contrée

    N'avait pas allumé de lumières

    Sur les villages rencontrés

    Et les quelques âmes

    Qui bravaient l'heure sombre

    Furent trop furtives

    Pour imprégner ma mémoire.

    Nous avons pris une piste défoncée

    Pour rejoindre notre résidence ... sinistrée ...

    Salpêtre et moisissures,

    Rideaux sales et froissés,

    Fauteuils déglingués .

    J'ai éclaté de rire

    Pour conjurer l'effroi

    Afin de remettre au lendemain

    Un jugement précipité ...

    Au jour d'après,

    Le moral en berne

    Nous avons pensé

    Que nous n'avions pas mérité

    Une telle punition ...

    Nos deux petits chiens, eux,

    Semblaient ravis de trouver

    Un grand jardin ...

    Les murs noirs de pollution

    Hérissés de barbelés

    M'évoquaient les camps de palestiniens

    De Beyrouth ...

    Le pire ,

    C'est qu'on me fit remarquer

    A juste titre,

    Que cette maison là

    Etait sûrement dans le quartier

    ... un grand luxe ...

     

    Eve novembre 2013


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  •  

    REGAIN ...

    Le jour s'enfuit

    Dés que la nuit arrive

    Et pourtant, 

    Chaque jour ils s'épousent

    Dans une orgie

    De couleurs radieuses,

    Créant ... le soir,

    Harmonie du regard

    Qui se ferme,

    Créant ... l'aube,

    Sur des paupières

    Qui s'émerveillent

    De se retrouver ... là,

    Dans l'éblouissement

    Si simple ...

    De la vie ...

     

    Eve août 2011


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  •  

    PIERROT

    Oh papa, mon papa,

    Je regarde la photo où tu tiens

    Ma petite fille dans tes bras ...

    Je te retrouve après juste un mois

    Et je mesure hélas

    Que le temps va se limiter

    De plus en plus vite

    Pour toi ... pour moi ...

    Je suis si loin rt j'assiste

    Impuissante, au temps

    Qui tourne tes pages

    A une vitesse qui me désole ...

    Du coup, je glisse au pays

    De nos souvenirs,

    Je vois ma petite main fragile, dans la tienne

    Toute rugueuse, si rassurante ...
    Petite Eve, recrue de fatigue

    Juchée sur tes épaules

    A moitié endormie ...

    J'aimais te regarder te raser,

    J'éclatais de rire lorsque tu me collais

    Une grosse boule de mousse douce

    Sur mon nez ... 

    Mon papa, mon héros

    Si courageux dans les défaites ...

    A toi seul tu étais notre ancrage,

    Notre roc,

    Tu nous a appris le courage

    Sous toutes ses formes,

    Je savais lire tes douleurs

    Lorsque tes beaux yeux bleus

    Se voilaient ...

    J'ai hurlé en silence

    Le jour où elle est partie

    Et

    Je t'ai adoré quand elle est revenue

    Et que tu as donné ton nom

    A cette petite fille

    Qui n'était pas la tienne ...

    Je t'ai infiniment respecté

    Sous les insultes

    De l'une et de l'autre ...
    Ta vie se termine dans un enfer

    J'ai renié cette femme vipère,

    Et toi mon papa chéri ...
    Je t'aime tant ...

     

    Eve octobre 2011


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  • Répétez-le ....

     

                           

                  Répétez-le ....

     

     

     

     


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  • Gabriel était atteint d'une maladie orpheline  incurable, l'Ataxie ... il est décédé en 2007, il n'avait pas deux ans ...

    (ce magnolia, c'est l'arbre que j'ai planté dans mon jardin le jour du décès de Gaby ... qui repose en paix au Brésil )

    La photo à Bruxelles ...

     

    Mon enfant a déposé le sien,

    Dans les bras de son amour

    Pour une jolie photo ...

    Gabriel souriait,

    Un de ses sourires magiques

    Si doux ...

    Soudain,

    Le sourire s'est perdu,

    Le sourire s'est égaré,

    Et le regard aussi a basculé

    Vers des horizons incertains ...

    Alors j'ai vu mon enfant père

    Frémir ... 

    Imperceptiblement,

    J'ai assisté,

    Discrète,

    Tétanisée,

    Impuissante ...

    A la totale détresse de mon fils

    Qui tentait de cacher

    Le coup de poignard

    Qui venait de se planter dans son coeur

    Et qui tordait le mien à l'unisson ...

    J'ai couru vers mon compagnon

    Pour libérer la tension

    Qui m'abrutissait,

    Pour faire taire cette envie

    DE HURLER,

    DE GUEULER comme une bête ...!

    Oh voir la souffrance de son enfant

    Devant la deserrance du sien,

    Ce n'est pas humain,

    C'est odieux,

    C'est inadmissible ...!

     

    Mamie eve, novembre 2006

     

     

     


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