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Par promeneve le 9 Novembre 2015 à 09:14
Nous avons en nos veines
Le même fluide vital conjugué
Toutes les deux nous avons porté le même nom
Et nous avons été abandonnées par la même infidèle,
La différence ... c'est que tu n'étais qu'un bébé ...
Tout d'abord on m'a forcé de prendre sa place,
J'étais arrivée dans cette famille
Dix années avant toi
C'était suffisant visiblement
Pour me faire déposer mes poupées ...
Et l'insouciance déjà malmenée de mon enfance
Pour devenir une adulte en jupette ...
Dix autres années durant,
Le piège de la maman de substitutionSe refermera sur moi ...
une autre petite fille viendra au monde,
Sans savoir le secret de sa conception ...
Au cours de ces années, je me suis oubliée
Vous êtes devenues mon refuge.
J'ai appris la frustration et l'injustice ...
La colère et l'envie de fuir ...
Mais avant tout ... je vous ai aimé ...
Aimé au-dela de ce que vous imaginez ...
Tu avais ce regard si bleu
De la profondeur d'un abîme ...
Suis je la seule à avoir compris que très tôt ...
Tu savais ...
Tu savais qu'elle était partie sans nous,
Mais surtout sans toi ... alors que tu ne marchais pas encore ...
Plus tard je comprendrais pourquoi tu voulais m'éliminer
Pour qu'enfin ... tu sois choisie ...
Lorsque je suis partie vivre dans tous ces pays ...
Tu me manquais tellement ...
Je t'écrivais sans cesse ...
Un jour mon compagnon de mari, a qui je réclamais
S'il y avait du courrier pour moi, me répondit excédé ...
Eve, tu me fais mal au coeur, tu écris, tu lui écris ...
... et elle ne répond jamais,
Tu devrais cesser l'écriture pour voir si elle comprend
Que la tendresse n'est pas à sens unique ...
C'était il y a plus de dix ans ...
J'ai cessé d'attendre ses lettres
Qui ne sont jamais venues ...
Elle était ma soeur, ma fille ... mon amie ...
Eve mai 2014
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Par promeneve le 7 Novembre 2015 à 13:39
En septembre tu es arrivé dans ma vie,
En m'apprenant le verbe souffrir
Au sens physique du terme.
Tu frappais très fort à la porte,
Et quand enfin nous avons réussi
A reprendre nos libertés
J'ai découvert époustouflée
Un petit lutin magnifique
Qui poussait son premier cri
Dans un orage formidable !
Un déferlement de bonheur
Jamais égalé, m'est tombé dessus
Comme une fièvre incroyable ...
Une joie pareille,
On ne la vit que rarement,
Elle vous submergeTant
Qu'on n'oublie jamais.
Le bonheur est pudique,
Difficile à écrire, il dépasse les mots
Il arrête le temps
En retenant l'instant ...
Tu sortais de mon corps
Tu entrais dans ton premier jour.
Je savais que tu n'étais pas à moi,
J'étais chargé par le nature
De t'accompagner sur les chemins de ton identité.
Je voulais te tenir la main,
Pour t'aider à savoir qui tu voulais être ...
Ce fut une quête longue et ardue ...
Johann m'ont appelé ...
Disait le faire-part,
Un enfant désiré
Est un cadeau de la vie.
Johann, Yanouchka, Yanis,
Mon enfant terrible,
Pour tes dix huit ans
J'ai pris tes mains et j'ai dit :
Je te rends à toi même
Mon contrat est rempli ...
Tu as choisi de le déchirer ...
C'est ton droit ...
Mais ce n'était pas le bon choix ...
Je ne l'ai pas mérité ...
Eve mai 2006
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Par promeneve le 5 Novembre 2015 à 17:47
Lors d'une conversation à bâton rompu
Avec mon fils au téléphone,
Celui-ci me dit
Qu'il souhaite nous inviter
Avec l'un de ses amis
Afin de nous le présenter ...
"Il est très content de vous rencontrer,
D'ailleurs il m'a dit :
... je suis sûr que ta maman est très jolie,
Et je lui ai répondu, bien sûr qu'elle est jolie ma maman !"
...
Mon fils ne m'a pas vu tressaillir,
Cette phrase de trop me révulsait ...
Au jour dit, nous arrivons à l'heure,
mon aîné vient à notre rencontre
Sur la passerelle de sa péniche ...
Je le vois me chercher du regard,
Et je sens... pétrifiée ...
Qu'il m'évalue ...
Cétait il y a dix ans à peu près ...
Ses beaux yeux verts que j'aime tant,
Qui me soupèsent ...
La blessure me brûle encore ...
Monsieur P. M. je vous déteste
D'avoir oser provoquer
Un instant pareil !
Monsieur P. M. je vous méprise,
Je voudrai vous baffler
D'avoir confondu une mère
Avec un morceau de viande !!
Auriez vous oser affirmer :
... je suis sûr que ton père est un beau gars ...?
Un jour Monsieur P. M.
Je m'en suis fait le serment,
Si je viens encore à vous rencontrer,
Les yeux dans les yeux,
Je vous dirai les mots ...
Que je viens d'écrire !!
Eve octobre 2011
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Par promeneve le 30 Octobre 2015 à 12:53
Comme dans un rêve .... le désert d'Atacama, qui possède le sol le plus aride du monde, est actuellement recouvert par une marée multicolore de fleurs.
Ce poétique bouleversement est a été provoqué par des inondations peu habituelles .... lesquelles ont permis cette spectaculaire floraison d'une telle intensité ...
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Par promeneve le 28 Octobre 2015 à 21:54
Il est fort probable
Que je tire ma révérence
Plus soudainement que prévu
Oh pas de mélo,
Mais l'on ne sait jamais
Quand cesse le chemin ...
Aussi mon héritage le plus subtil,
C'est ce que j'écris
Au fil de ces jours de solitude,
Tous ces mots tracés
Sont le miroirs de mon identité ...
J'étais bien celle-là,
Qui utilisait autant
Les points de suspension ...
Afin de vous offrir,
Le temps de réfléchir ...
Ceux qui m'aiment
Assez fort pour chercher
Qui j'étais en vérité,
Je leurs laissent
Ce fatras de paperasses
Qui dira combien j'ai parlé dans le vide
Afin de ne pas déranger
Vos vies si bien réglées ...
Les jetterez-vous au feu,
Comme j'ai brûlé toutes ces heures
A ne pas les vivre ...
Ce serait me mettre au bûcher
Comme vous avez osé le faire ...
Avec mon papa ...
Alors, là, je vais vous dire
L'une de mes souffrances,
Celle qui revenait sans cesse
Comme un leitmotiv ...
Je voulais juste ...
Que l'on m'aime ...
Et que de temps en temps ...
Non, non,
Pas trop souvent,
Mais, de temps à autre ...
Qu'on me le dise ...
Eve, mars 2014
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Par promeneve le 22 Octobre 2015 à 18:08
Voila deux textes que j'ai écrit au Libéria ... je n'y suis restée que huit mois pour des raisons de santé j'ai dû rentré en France ... mon mari y est encore ...
LIBERIA
Le Libéria c'est le pays
De ceux qui se sont libérés
N'est-ce pas ...?
Cependant je ne vois
Dans tes rues,
Monrovia,
Que trop de gens
Qui sont enchaînés au triste sort
Des sans-le-sou !
Les plus pauvres parmi les pauvres
Et j'ai l'envie qu'un horizon
Vienne déposer un espoir
Sur une vie de dépossédés ...
Je me sens sale d'être autant
Dans la normalité de ceux
Qui sont du bon côté ...
Quelle honte d'être remercié
Quand on offre simplement
Du respect ...
Quelle douleur lorsque je croise
Le regard hautain, voire pire ...
Indifférent ... des nantis ...
O la colère pour le dédain
Des arrivistes de tous poils !
En Amérique,
J'avais quelque peu oublié l'Afrique,
Et de nouveau la-voilà
Qui m'interpèle ...
Au pays des soi-disant ... libérés ...
Eve février 2014
Nous sommes arrivés de nuit
Fébriles à l'idée de découvrir
Notre nouvelle terre d'exil ...
La pauvreté de cette contrée
N'avait pas allumé de lumières
Sur les villages rencontrés
Et les quelques âmes
Qui bravaient l'heure sombre
Furent trop furtives
Pour imprégner ma mémoire.
Nous avons pris une piste défoncée
Pour rejoindre notre résidence ... sinistrée ...
Salpêtre et moisissures,
Rideaux sales et froissés,
Fauteuils déglingués .
J'ai éclaté de rire
Pour conjurer l'effroi
Afin de remettre au lendemain
Un jugement précipité ...
Au jour d'après,
Le moral en berne
Nous avons pensé
Que nous n'avions pas mérité
Une telle punition ...
Nos deux petits chiens, eux,
Semblaient ravis de trouver
Un grand jardin ...
Les murs noirs de pollution
Hérissés de barbelés
M'évoquaient les camps de palestiniens
De Beyrouth ...
Le pire ,
C'est qu'on me fit remarquer
A juste titre,
Que cette maison là
Etait sûrement dans le quartier
... un grand luxe ...
Eve novembre 2013
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Par promeneve le 19 Octobre 2015 à 09:17
Le jour s'enfuit
Dés que la nuit arrive
Et pourtant,
Chaque jour ils s'épousent
Dans une orgie
De couleurs radieuses,
Créant ... le soir,
Harmonie du regard
Qui se ferme,
Créant ... l'aube,
Sur des paupières
Qui s'émerveillent
De se retrouver ... là,
Dans l'éblouissement
Si simple ...
De la vie ...
Eve août 2011
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Par promeneve le 16 Octobre 2015 à 22:58
Oh papa, mon papa,
Je regarde la photo où tu tiens
Ma petite fille dans tes bras ...
Je te retrouve après juste un mois
Et je mesure hélas
Que le temps va se limiter
De plus en plus vite
Pour toi ... pour moi ...
Je suis si loin rt j'assiste
Impuissante, au temps
Qui tourne tes pages
A une vitesse qui me désole ...
Du coup, je glisse au pays
De nos souvenirs,
Je vois ma petite main fragile, dans la tienne
Toute rugueuse, si rassurante ...
Petite Eve, recrue de fatigueJuchée sur tes épaules
A moitié endormie ...
J'aimais te regarder te raser,
J'éclatais de rire lorsque tu me collais
Une grosse boule de mousse douce
Sur mon nez ...
Mon papa, mon héros
Si courageux dans les défaites ...
A toi seul tu étais notre ancrage,
Notre roc,
Tu nous a appris le courage
Sous toutes ses formes,
Je savais lire tes douleurs
Lorsque tes beaux yeux bleus
Se voilaient ...
J'ai hurlé en silence
Le jour où elle est partie
Et
Je t'ai adoré quand elle est revenue
Et que tu as donné ton nom
A cette petite fille
Qui n'était pas la tienne ...
Je t'ai infiniment respecté
Sous les insultes
De l'une et de l'autre ...
Ta vie se termine dans un enferJ'ai renié cette femme vipère,
Et toi mon papa chéri ...
Je t'aime tant ...Eve octobre 2011
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Par promeneve le 15 Octobre 2015 à 08:24
Gabriel était atteint d'une maladie orpheline incurable, l'Ataxie ... il est décédé en 2007, il n'avait pas deux ans ...
(ce magnolia, c'est l'arbre que j'ai planté dans mon jardin le jour du décès de Gaby ... qui repose en paix au Brésil )
Mon enfant a déposé le sien,
Dans les bras de son amour
Pour une jolie photo ...
Gabriel souriait,
Un de ses sourires magiques
Si doux ...
Soudain,
Le sourire s'est perdu,
Le sourire s'est égaré,
Et le regard aussi a basculé
Vers des horizons incertains ...
Alors j'ai vu mon enfant père
Frémir ...
Imperceptiblement,
J'ai assisté,
Discrète,
Tétanisée,
Impuissante ...
A la totale détresse de mon fils
Qui tentait de cacher
Le coup de poignard
Qui venait de se planter dans son coeur
Et qui tordait le mien à l'unisson ...
J'ai couru vers mon compagnon
Pour libérer la tension
Qui m'abrutissait,
Pour faire taire cette envie
DE HURLER,
DE GUEULER comme une bête ...!
Oh voir la souffrance de son enfant
Devant la deserrance du sien,
Ce n'est pas humain,
C'est odieux,
C'est inadmissible ...!
Mamie eve, novembre 2006
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