•  

    Le 26 septembre 2002, 1822 personnes disparaissaient au large de la Gambie ...

     

    Les cris du Joola ...

    Les enfants désormais

    Grimpent sur l'épave

    Du Joola

    Qui a sombré

    Un beau jour de septembre

    En moins de cinq minutes ...

     

    C'était la nuit ...

    Le vent soufflait,

    La pluie tombait ...

    trop de monde

    Comme d'habitude

    Sur le Ferry,

    Tous ces gens

    Qui jamais plus

    Ne verront le soleil

    Tomber à l'horizon ...

     

    Au large de la Gambie

    Les cris des disparus

    Hantent tous les couchants ...

    Ceux qui passent,

    Maintenant,

    En ces eaux troublées ...

    Soudain ...

    Perdent leur sourire

    Et frissonnent 

    Dans le murmure du vent

    En offrant un silence

    En gage de respect ...

    Aux noyés du Joola ...

     

    Eve, le 22 février 2012


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  •  

    JUSTE   UNE   OMBRE ...

    Aimer un enfant sans le connaître

    C'est sourire à son évocation

    Quelle soit photo,

    Où pensée intime ...

    Il existe dans mon pays

    Un petit garçon

    Qui porte un prénom de roi

    A qui la fatalité à offert ...

    mes yeux bleus ...

    Il ne saura jamais

    Qui est celle qui lui a transmis

    Cet héritage ...

    Cet enfant

    C'est ma douleur ... profonde ... profonde ...

    Profonde ...

    Celle qui gémit

    Comme si l'on posait une goutte d'acide

    Sur une plaie à vif,

    Lorsque son prénom

    se pose sur ma bouche ...

    Alors vous imaginez bien certainement

    Pourquoi je vais mettre 

    Un point final

    A ces quelques mots tracés

    Pour lui ...

     

    Mamie-Eve mars 2014

     

     


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    Une ile déserte ...

    A regarder ma vie

    Chaque jour s'écouler

    Sans plus ne rien y déposer de rafraîchissant,

    Je me sens mutilée,

    Je perds le goùt de la poursuivre ...

    J'observe le quotidien 

    Des autres

    Ils sont vivants

    Comme des petites fourmis,

    Robotisées dans des emploi-gagne-pain ...

    Lui, je ne l'écoute plus

    Ne parler que de son travail

    et, je l'entends 

    Ne jamais dire les mots tendres ...

    Il continue de faire comme si

    Il m'aimait encore.
    Qui veut-il leurrer,

    Lui ou moi ?

    On dirait que pour lui

    Aimer

    C'est un gros mot ...

    Il joue la colère

    L'indignation,

    L'incompréhension,

    Il est mauvais acteur

    Ca fait criard, ça fait navet ...

    Il s'offusque de mes doutes

    Au lieu de les calmer,

    De rassurer,

    Son icone serait la délicatesse

    Quand il manipule

    La manigance et le complot

    Pour mieux influencer ses ambitions ...

    Il m'a dit que j'étais trop émotive,

    J'ai bien compris 

    Que ce n'était pas un compliment.

    Le rire s'efface 

    Quand on a fini de supporter

    Et le sourire n'est plus qu'un masque

    Pour que la torture ait un visage humain ...

    Je suis dans l'attente

    depuis trois décennies,

    J'attends qu'il me voie 

    J'attends qu'il me dise

    J'attends qu'il rentre

    Depuis le moment où il est parti,

    Cela fait beaucoup d'heures,

    Beaucoup de jours

    ...

    j'attends qu'il me prenne la main ...

    Il la lâche ...

    j'attends des mots doux

    Mais,

    Il ne parle pas ce langage, 

    Alors j'attends des signes,

    Des connivences,

    Mais je comprends bien

    Qu'il n'a pas actionné

    La clef

    de cette mécanique qui l'emprisonne ...

    et je continue d'attendre,

    Par habitude,

    J'entends le vacarme du silence ...

    Et parfois, j'entends ma voix

    Qui ne parle à personne

    D'autre que moi ...

    Je ne suis plus rien,

    Je n'entends plus ...

    Que l'écho de mes chimères ...

     

    Eve avril 2006

     

    Une ile déserte ...


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  • Le donneur de leçon ...

     

    Va-t-en, retourne dans ta vie

    Et ne vient pas déranger la mienne !

    Comment oses-tu décider

    qui je suis

    Ou ce que je devrais être ...

    Quand toi même tu ne sais pas qui tu es,

    Quand tu ne vois pas beau parleur

    Le cynisme de tes propos ...!

     

    Tu es né dans ma douleur,

    Mon ventre fut ta demeure ...
    Des années durant, j'ai ...

    Veillé tes fièvres,

    Rassuré tes frayeurs,

    Essuyé tant de larmes,

    Expliqué les mots inconnus,

    Provoqué tes éclats de rire,

    Soigné tes genoux écorchés

    Et les blessures du coeur ...
    J'ai calmé et subi tes colères,

    J'ai répondu à tes questions,

    je t'ai fait réciter tes leçons,

    J'ai raconté des histoires,

    Défendu des causes perdues,

    Bercé des nuits sans sommeil

    ...

    Javais si peur d'étouffer ce petit être

    Avec trop d'émotions ...
    Je t'ai regardé grandir

    En pensant sans cesse

    Au RESPECT que je devais

    A cet enfant

    A cet homme en devenir ...

    Celui qui aujourd'hui

    Me crache sa hargne,

    Lio qui oses,

    Dans ma maison,

    Me dire que je devrais être une autre ...!

     

    Pars, va-t-en

    Retourne chez toi !

    Sors de ma vie,

    J'évolue déjà avec des marionnettes

    Et tu voudrais que je devienne

    Un automate ...

    Enfant aveugle et réducteur,

    Regardes tes actes et cesse de juger les autres

    Tu as trop de travail chez toi 

    Pour perdre ton temps

    A faire le ménage chez ceux

    Qui font avec ce qu'ils peuvent !

    Je ne serai jamais personne d'autre

    Que ce que j'ai choisi d'être !

     

    Eve, mars 2006


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  • AD VITAM AETERNAM ...

     

    Dans le beau jardin algérois

    De notre ambassade de France

    Notre enfant devant nous,

    Cahotait

    Dans une promenade charmante.

    Un homme surgit au loin,

    Une connaissance, un collègue ...

    Brusquement, sa main dans la mienne,

    Lâchât prise avec une telle soudaineté ...

    Comme s'il y avait eu

    Flagrant délit

    D'une action dégradante ...

    J'ai cru défaillir,

    Je me suis sentie sale ...

    J'ai balbutié une question,

    Mais je n'ai eu en réponse

    Qu'une telle absurdité,

    Que tétanisée, ma mémoire fut tatouée

    D'une stupeur indélébile ...

    Ainsi débutaient deux décénies

    D'un désert affectif total ...

    Tout ce temps durant j'ai décapé mon cerveau

    Pour tenter de laver l'affront,

    Traquant les mots sucrés,

    Les gestes caresses,

    Les propos qui rendent la confiance ...

    Rien ... Gobi et la Berezina !

    Je pouvais errer dans le trou noir

    D'une crevasse sans fond ...

    Ad vitam aeternam ...

     

    Eve le 27 avril 2006

     


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  •  

    LE PETIT JOUFFLU ...

    Ainsi, les femmes 

    Qui portent leur intelligence en étendard

    Se trouvent-elles repoussées

    Par le peuple des hommes

    Qui n'ont eux, comme écu,

    Que ce pauvre sexe

    Qu'ils idolâtrent littéralement 

    Et qui pend entre leurs jambes ...

    pour combler la perverse exigence

    Du petit malotru,

    Il faudrait

    Qu'elles se fassent esclaves

    Aux désirs illimités ...

    Quelques unes tentent bien,

    Avant de céder aux caprices

    Du rempant

    De quémander ... tendresse ...

    Mais le monstre avide

    Ne veut rien céder

    Tant il est pressé de recevoir

    Encore et encore

    Et même toujours davantage,

    L'addiction suprème de l'extase

    Jamais assouvie ...

    Femmes révoltons nous

    Sans craindre les quolibets

    Nos différences

    Se doivent d'être criées

    Haut et fort

    Pour qu'enfin nos corps

    Soient respectés ...

    Refusons de n'être

    Qu'une nourriture à consommer ...!

     

    Eve, janvier 2013


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  • La vie, c'est le message qui est confié à l'enfant que j'étais pour le vieillard que je serai ...

     

    HUMAN 


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  •  

     

    L'OR du soir ...

    Il eut fallut que je fasse semblant ...

    Comme si rien ne s'était passé ...

    Comme si le respect n'avait pas manqué ...

    comme si l'arrogance ne s'était pas présentée ,

    Le mépris et le rejet bien exprimé ...?

    Loin des yeux, loin du coeur

    J'apprendrai à ne plus souffrir

    Et quand les larmes seront taries

    Je pourrai regarder les autres enfants ...

    J'ai fini par perdre le goùt des voyages,

    Je n'ai plus envie de partir,

    J'ai peur de l'inconnu ...

    Comme c'est curieux,

    Je suis encore plus solitaire ici

    Et cependant je me sens utile,

    quand je rentre dans ma maison

    harassée de fatigue,

    Je ne regarde pas la télévision,

    Je cherche plutôt

    Le soleil qui se couche,

    comme ce soir

    Où l'horizon se vautre

    Dans l'or et l'oranger ...

    Réussir à n'être rien d'autre

    Qu'éblouissement

    dans un silence

    Rempli de présence ...

    C'est être soi ...

    Profondément ...

     

    Eve juillet 2006


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  • On peut très bien partir en montagne le matin et venir se baigner dans l'après-midi ... et sur la route des "hauts" un festival floral d'hortensias bleus, d'arums, de datura etc. ...

    Voilà laissez vous allez à la promenade ...

    J'ai habité 4 années durant, la belle ile de La Réunion ...

    J'ai habité 4 années durant, la belle ile de La Réunion ...

    J'ai habité 4 années durant, la belle ile de La Réunion ...

    J'ai habité 4 années durant, la belle ile de La Réunion ...

     

    J'ai habité 4 années durant, la belle ile de La Réunion ...

    J'ai habité 4 années durant, la belle ile de La Réunion ...

    J'ai habité 4 années durant, la belle ile de La Réunion ...

    J'ai habité 4 années durant, la belle ile de La Réunion ...

    J'ai habité 4 années durant, la belle ile de La Réunion ...

    J'ai habité 4 années durant, la belle ile de La Réunion ...


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    ORAGE

     

    Depuis quelques heures,

    Le ciel est tombé dans l'océan.

    Il n'y a plus d'horizon,

    L'eau et l'air ont la même couleur,

    Un gris brouillard.

    Les chants d'oiseaux cachés

    Dominent encore

    Le brouhaha d'une averse grandiose.
    La luminosité tente de toutes ses forces

    D'imposer,

    Un retour à l'ordre des choses ...
    Petit à petit,

    On distingue, très loin ...
    Une ligne ...
    Comme une terre promise

    Qui voudrait partager

    La terre et le néant ...
    Mais la pluie n'a pas terminé

    D'imposer sa loi,

    Elle efface le tableau,

    Arrache la lumière,

    Ajoute le vent qui ébouriffe

    Les palmiers, les flamboyants et les jacarandas

    Dans une inclinaison verte mouvante.

    Des Martins courageux volent en duo,

    Alors que les Paille-en-queue eux, 

    se cachent encore ...

    Soudain l'océan se plombe d'un gris profond,

    Les nuages reprennent leur masse

    Edredon,

    Mais ...

    Le soleil gagne la bataille

    Et l'on voit les branches s'égoutter

    En brillance,

    Et ...

    Sur la haut du toit devant moi,

    Le Martin,

    dans un rayon intense,

    Lance son cri

    Conquérant

    Avant de s'élancer,

    Dans cette fin d'après-midi banale

    En janvier ...

    A La Réunion ...

     

    Eve, janvier 2007


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